Un 1er mai rue Nizan : Immersion en territoire autonome ?

Lundi 1er mai, 15h. C’est la fête des voisins rue Nizan. Improvisation théâtrale, bal populaire, bœufs musicaux, tournois de molkky… ; malgré le temps incertain, une centaine de personnes, du quartier mais aussi d’ailleurs, sont au rendez-vous. L’occasion pour nous de nous installer « in situ » avec une fresque comme support d’échange et d’interpellation (que nous couvrons-découvrons de manière presque chorégraphiée, par alternance avec la pluie.) Impressions à la volée, perception du lieu, gestion au quotidien, identité… ; nous vous livrons ici, un peu à chaud, ces différents échanges.

 

DÉCOUVREZ CETTE ESCALE EN IMAGES (Flick’r)

 

Unanimement perçu comme une respiration dans la ville, cet espace est caractérisé comme sauvage mais fragile. Il y règne une atmosphère champêtre, propice à l’accueil de « fêtes de villages ». Point de ralliement qui fédère, il incite les gens du quartier à sortir de chez eux. « C’est un lieu très ouvert qui devient une alternative au café et qui permet les rencontres éphémères. »

L’idée qui fait débat est cette tension entre liberté et contrôle. Certains nous parlent de liberté : de rassemblement, d’appropriation, de grands et petits partages… D’autres (Les habitués ?), nous parlent d’engagement. La question du modèle de gouvernance de ces lieux de pratiques urbaines libres se pose. Entre les organisateurs, les forces contributives et les convives-participants ; les rôles doivent rester perméables. Ces initiatives citoyennes forment des écosystèmes fragiles. Il ne s’agit pas de forcer la main aux nouveaux arrivants, mais il faut laisser les portes ouvertes aux nouvelles énergies. L’objectif est de poursuivre la dynamique dans le temps, au delà des personnes qui en sont à l’initiative. A l’inverse, la question des actes inciviques se pose. « Faire de la pédagogie est nécessaire. Il est important de raconter l’histoire, d’expliquer que ces démarches sont porteuses de sens. » Cette recherche d’autonomie concerne aussi les plus précaires, dont le quartier comporte nombre de points de repères. A contrario, face à un quartier qui change rapidement, les habitants permanents semblent en perte de lieux signifiants dans leur quartier.

 

Une réflexion sur l’identité du quartier est à engager. La question du chronobus, qui passe sans s’arrêter ni ralentir rue P. Nizan fait débat et interroge la reconnaissance/place de ce lieu dans la ville. La vision du parc uniquement piétonnier et cyclable de certains, s’oppose à la nécessité du passage rythmé du bus pour d’autre qui opère un rattachement à la vie urbaine et prévient les pratiques déviantes possibles. Le futur CHU en fera un lieu de passage obligé pour le relier au centre-ville et à la gare.

Comment prendre soin de ce quartier qui prends soin des autres ? Comment nourrir et se nourrir des expériences que l’on y fabrique en commun ? Occupant une place centrale au sein de l’île de Nantes, ce quartier doit-il en être le cœur battant ? La vision de ce lieu de prototypage démocratique se confronte à celle, plus institutionnelle de la ville. « Ces initiatives ne pourront voir le jour que si tout n’est pas cadré. Il est important que la mairie accepte que des initiatives puissent lui échapper. Le sujet, c’est le respect mais c’est aussi notre autonomie. » La question est posée. Elle interroge cette tension entre autonomie, autogestion et auto-construction. Et si nous en débattions au Garage Auto du Wattignies Social Club ?

 

 

 

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