Rencontre passionnante avec une association historique du quartier

Suite à l’article paru dans Ouest France sur Ilotopia, nous avons rencontré les représentants de l’une des associations historiques du quartier : l’association du Quartier des Ponts, fondée dans les années 80.

C’est dans une atmosphère conviviale et bienveillante que se sont déroulés de riches et passionnants échanges sur le quartier des Ponts, son identité, son histoire. Merci à Alain Petit et Dominique Hervouet pour ce premier contact.

Une histoire personnelle 

Ils ont vécu dans ce quartier enfants ou adolescents. Ils y ont travaillé et y vivent encore aujourd’hui. Ils ont utilisé les Bains Douches rue Michel Rocher et le cinéma de quartier en face. Ils ont vu les bretons et les vendéens venir travailler aux chantiers navals et sur les quais. Ils ont entendu tous les jours les sirènes des Chantiers et senti l’odeur de l’usine BN. Ils ont subi les embouteillages de Pirmil, du pont de Pornic et du boulevard Victor Hugo lors des retours de plage. Ils ont vu les vaches dans les champs aux alentours. Ils ont connu les grandes grèves de 1955 et 1956, voyant passer les ouvriers les poches chargés de boulons pour affronter les CRS. Ils ont connu la savonnerie et la fonderie de Gustave Roch, mais aussi l’usine Alstom, ses licenciements, sa fermeture. Ils ont parcouru toutes les rues du faubourg qui rejoignaient l’ axe historique très achalandé qui traversait l’ile : la rue Biesse et ses commerces hauts en couleurs… Ce quartier est une histoire de famille et d’amis. L’un, dont les parents se sont connus avant-guerre dans la cour de la cité « HBM » de Conan Mériadec, avait une grand-mère qui a été femme de ménage chez Aimé Delrue. La grand-mère de l’autre prenait une fois pas an le « train du plaisir » qui amenait à Pornic à partir de la gare de Legé.

Sans nostalgie, ils ont livré une partie de leur histoire personnelle mais aussi l’histoire militante à laquelle leur association a beaucoup participé.

Une histoire industrielle navale

Ces histoires personnelles sont indissociablement liées à une autre: l’histoire industrielle et navale de l’île de Nantes. L’identité du quartier se construit avec les chantiers navals, avec ses Fonderies, ses milliers d’ouvriers, et ses hordes de vélos à l’heure de la débauche, de ses bruits de fond et de ses odeurs, de ces hommes en bleu de travail, de ces ambiances fraternelles.

Le faubourg République-Les Ponts est né d’une histoire ouvrière faite de développement économique industriel, suivi de crises et de misère sociale mais aussi de luttes et de fiertés des cols bleus qui n’hésitaient pas à en découdre avec ceux de l’autre côté de la Loire.

Cette histoire est d’ailleurs conservée à la Maison des Hommes et des Techniques, animée par des personnages hauts en couleur et à laquelle l’association a donné ses archives.

Une histoire militante

L’association du Quartier des Ponts s’est fortement mobilisée dans les années 80, avec les parents d’élèves et les amicales laïques pour la création du premier centre social (aujourd’hui, la Maison de quartier). Ce centre social, d’abord consacré aux enfants, était devenu un véritable lieu d’éducation populaire, rassemblant toutes les générations. De nombreuses fêtes ont été organisées, notamment place Wattignies fédérant des centaines de personnes du quartier mais aussi de celui des Olivettes et de Saint-Jacques. Elle s’est aussi mobilisée pour le quartier dans les combats politiques et sociaux, ou encore au moment des aménagements, notamment la conservation des arbres lors de la création du boulevard des martyrs nantais ou dans la sauvegarde du Square Gustave Roch qui devait être rasé pour un projet immobilier….

Indéniablement, l’association du Quartier des Ponts fait entièrement partie de l’histoire du faubourg de Nantes.

Aujourd’hui, l’association est moins engagée mais conserve des activités pour sa cinquantaine de membres : permanence de convivialité, chorale, peinture sur soie, voyages…

Ils ont gardé la mémoire du quartier et sont convaincus, comme nous, que ce passé dit beaucoup de choses de l’avenir.

Travailler ensemble

Après cet échange, nous repartons avec cette conviction : la ligne des ponts est bien plus qu’une ligne de tram. C’est la ligne de vie qui réunit trois Faubourgs : Les Olivettes, République-Les Ponts et Saint-Jacques. Pour saisir le quartier, il faut l’inscrire dans cette diagonale Nord-Sud.

Fort de ces échanges passionnants, nous avons convenu de nous retrouver à la rentrée pour faire visiter le garage Wattignies Social Club aux adhérents de cette association et de discuter des synergies à mettre en œuvre pour valoriser cette histoire si singulière du quartier.

Encore beaucoup de belles choses à découvrir et à faire découvrir…

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